La pensée créative

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Elle permet le décodage de soi à travers l’objet que je choisis

« Le tout est dans le un » et « Le un est dans le tout ».

Pour comprendre l’univers, allez voir dans l’infiniment petit.

Pour comprendre l’infiniment petit allez observer l’univers.

L’homme et toute création, animale, minérale, végétale, est un microcosme portant en lui tout le potentiel cosmique : le macrocosme.

Tout se tient donc par son unicité et son interdépendance avec la globalité. 

Nous pouvons conclure que chaque chose est une présentation unique de la globalité.

Et dans chaque chose ou objet choisi ou remarqué par une personne, se cache une réponse adressée à la personne qui pose la question.

Nous sommes ainsi entourés par les réponses. Seulement nous n’avons pas appris à poser les bonnes questions qui permettent de voir et d’entendre les réponses qui nous concernent.

Tout est dans la question

Il suffit donc de savoir poser la bonne question pour que la réponse se manifeste à nous. 

Déjà, remarquez que, d’une manière générale, vous voyez seulement qui vous êtes ?

Mettez 10 personnes devant un tableau et demandez de le décrire. Il va y avoir 10 approches différentes. Chacun, à sa façon, va inconsciemment décrire où il en est en ce moment. Ce qu’il vit, ses projets, son comportement. L’explication du tableau est une manière déguisée ou inconsciente d’exprimer son état du moment. 

J’ai découvert cette méthode en allant travailler en ville et en prenant le tram.

Je croise les gens. Je suis le flux des mouvements dans le tram et je m’adapte, je prends une place, je rentre et sors. J’observe les humeurs des personnes. Parfois des sourires, des indifférences, et des fois des gens très sérieux. Des regards fuyants, perdus dans une lecture, le regard sur l’infini, absent…

Je prends conscience que lorsque je vois des personnes de bonne humeur en apparence, en fait, c’est moi qui suis de bonne humeur. Et quand les gens ont l’air de mauvaise humeur, c’est moi qui suis de mauvaise humeur. Comme si le monde autour de moi reflète, à chaque instant, mon état du moment.

Tout à coup, j’avais un énorme outil devant moi pour mieux comprendre mon comportement, mes stratégies, mes façons d’agir.

J’ai alors pris une décision rationnelle, désormais : « Tout ce que je vois, que j’entends, que je ressens, est un reflet de ce que je suis en ce moment. »

La présence de l’Autre

En revanche, comme le regard sur soi-même est rarement objectif et pertinent, j’ai besoin de l’autre pour me comprendre. J’ai besoin de l’autre pour faire la lecture de mes choix.

Je ne peux pas avoir une opinion objective sur moi.

Mon langage et mes gestes sont des appels inconscients pour être entendu, écouté, compris.

Vous avez étrangement besoin de l’autre pour vous décoder et pour vous comprendre.

Le décodage de la pensée créative est un apprentissage de l’objectivité.  Ne pas s’arrêter devant ce que j’entends avec mes oreilles et de ce que je vois avec mes yeux, mais entendre et voir. Ne pas se laisser naïvement surprendre. Juste observer et traduire.

Je me souviens de cette maman qui accompagnait sa fille pour se faire couper les cheveux.

Il y avait de la tension dans l’air pour le style de la coupe. Elles n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur la coupe pour la jeune fille. Moi, je me suis retrouvé entre deux opinions. Et je ne sais pas par quelle intuition, j’ai demandé aux 2 personnes en visant la poignée de la porte : « Dites-moi, à votre avis, à quoi sert cette poignée ? » La maman me répond, « à fermer la porte bien sûr » et sa fille répond au même instant « et bien non, la poignée sert à ouvrir la porte »

Et tout a été dit. Ces deux personnes étaient en opposition d’idées. Là où la maman voulait plutôt fermer, voire enfermer, la fille, elle, avait besoin de s’ouvrir et de se libérer. 

Une évidence pour l’une, n’est pas une évidence pour l’autre.

Donc, dans la logique de la pensée créative, il suffit de demander à une personne de nommer un objet sur le lieu qui attire son regard.

Une fois l’objet ciblé, lui demander de donner 3 qualités à cet objet.

Je vous garantis que cette personne va à l’instant dire qui elle est, comment elle voit les choses, sa stratégie face aux événements. Bref, son état du moment.

C’est ainsi un langage secret qui a besoin d’être décodé.

Revenons à la poignée de porte.

Et donne-lui 3 qualités.

Si une personne dit :

  • Elle est lisse………….. Évite les difficultés ?
  • Facile à prendre dans la main………….. Cherche le côté pratique des choses ?
  • Elle se détache de la porte………….. Sens de la liberté ?

Ici, nous sommes probablement face à une personne qui préfère éviter les conflits. Elle a tendance à effacer et à lisser les événements. Elle a sans doute besoin de se démarquer du reste. 

Une autre personne peut dire par rapport à la poignée :

  • Elle est froide quand je la prends dans la main……………. Sensibilité à la température ?
  • Permet d’accrocher des choses …………..Se permet de penser différemment ?
  • Relativement invisible et qui par sa couleur se fond dans la porte………………… Discrète ?

Ici, je dirais que nous avons une personne probablement sensible aux changements, avec une capacité d’affordance, plutôt discrète, elle s’adapte, se fond dans la masse.

« Dansez, et vous dites par vos mouvements dans quel état vous êtes à cet instant ».

Et pour la danse ?

Cela va dans la même logique que la pensée créative.

Mais aussi pour les spectateurs qui ne voient que les reflets d’eux-mêmes en regardant les danseurs.

Tout ce que j’observe chez le danseur me dévoile et traduit inconsciemment mon état du moment.

Et quand vous vous mettez en duo pour danser, tout à coup vos comportements changent.

Votre danse commence à avoir une autre dynamique. Qui s’adapte à qui ? Dans quelles circonstances ? Les changements de présence, etc. Comme dans le langage verbal, chacun a sa façon de parler, mais l’échange n’est possible que s’il y a une adaptation de la part de chacun. (Gandhi parle de la beauté du compromis.)

Je vais donc, en faisant les choses, modifier ma conception sur les choses.

Le piège pour le décodage est de ne voir qu’au premier degré. Le regard naïf.

Alors qu’être objectif au deuxième degré demande de la souplesse intellectuelle et de l’ouverture à l’improbable sans étonnement, ni jugement. Tout est juste dans le contexte du moment.

Etienne Quintens – Danse et communication

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