La diététique en question

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Du jour de notre naissance jusqu’à notre dernier souffle, la nourriture est omniprésente dans nos vies. Plusieurs fois par jour, nous sommes amenés à choisir ce dont nous allons nous nourrir. Derrière cet acte en apparence anodin, sont ancrés des habitudes, des réflexes, des conditionnements qui puisent leur source dans nos toutes premières années de vie. Et de fait, l’acceptation ou le refus de nourriture devient très vite pour le petit enfant qui n’a pas encore le langage, un moyen d’expression. Cette « instrumentalisation » de la nourriture peut se poursuivre aux différents âges de la vie : de la néophobie alimentaire de l’enfant jusqu’aux troubles du comportement alimentaire (anorexie et boulimie) qui peuvent apparaître dès l’adolescence, nombreux sont les enjeux qui se manifestent autour de la table familiale et/ou dans notre relation à notre assiette.

S’interroger sur cette relation est aussi le rôle du diététicien. Car même si l’on peut avoir l’impression qu’il y a en France autant de diététiciens que d’habitants (tant l’alimentation et la façon de se nourrir sont des sujets sur lesquels chacun a son avis et y va de ses conseils, et de ses croyances), il ne s’agit pourtant pas uniquement de compter les calories ou de savoir quels sont les aliments à bannir de notre alimentation.

Être diététicien, c’est aussi et surtout accompagner le changement vers un rapport apaisé à la nourriture et à son corps. Cela peut nécessiter un travail sur soi en parallèle. En tous cas, cela passe par un travail d’acceptation et de renoncement : acceptation de qui l’on est, et renoncement au fait de tout contrôler (son image, son poids, ses formes et sa forme…).
Loin du laisser-aller stigmatisé par notre société, il s’agit d’une réconciliation et d’un regard vrai porté sur notre condition d’humain imparfait.

La plupart des personnes qui consultent un diététicien sont en demande de préconisations très précises, d’un programme à suivre jour après jour, de règles à respecter. L’encadrement et le guidage, s’ils sont nécessaires un temps, ne doivent pas faire perdre de vue au praticien que son objectif est d’accompagner l’individu vers une véritable autonomie, vers sa liberté. Donner les moyens de faire des choix éclairés en matière d’alimentation est l’ambition du professionnel de la nutrition. Il s’inscrit dans une démarche de responsabilisation de la personne qui vient consulter, et d’un partenariat à tisser avec elle. Loin de la toute puissance de « celui qui sait », il cherche avec elle son chemin à elle, vers un équilibre souhaitable pour elle.
Pour reprendre une phrase du Professeur Bernard Guy-Grand « Le rôle du nutritionniste n’est pas de faire maigrir, mais de définir des compromis entre le possible et le souhaitable».
Alors fin d’un mythe ou salutaire acceptation de la réalité ?

En tous cas, il s’agit d’un cheminement, pour lequel nous pouvons souhaiter être accompagnés, pour abandonner nombre d’idées reçues et réhabiliter le plaisir et la conscience, l’écoute de nos besoins, désapprendre la culpabilité et le contrôle, pour renouer avec des notions telles que prendre le temps, anticiper et préparer, redécouvrir la faim et la satiété.
Loin des recettes-miracles, ce questionnement interroge en profondeur.

Mais n’est-ce pas rassurant, finalement, de savoir qu’il n’y a qu’un chemin : le nôtre, pour sortir des préconisations contradictoires des « spécialistes » ?

Véronique Fabre
Diététicienne

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Un commentaire pour “La diététique en question

  1. Salut, merci pour votre article très plaisant! Mon compagnon et moi essayons d’avoir une alimentation équilibrée au quotidien. j’avoue que quelquefois ce n’est pas facile!!! mais la santé passe avant tout par là. Au plaisir de vous lire.

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