La Sexualité un miroir de moi-même

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La sexualité est un miroir de moi-même. En elle, se cristallise qui je suis.

Avant d’être une histoire à deux, c’est une histoire qui me concerne.
Ma sexualité me parle d’abord de la relation que j’ai à moi-même : « Suis-je à l’aise dans mon identité d’homme ou de femme ? »
Elle me parle de l’image que j’ai de moi : « Est-ce que j’aime mon corps tel qu’il est ? Est-ce que l’image qu’il me renvoie me paraît désirable ? »
En elle, se montre aussi ma capacité à être en intimité avec moi-même, à m’autoriser à être l’homme ou la femme que je suis, à ressentir et à exprimer mon désir, à vivre mon plaisir.
Cette relation que j’ai avec moi n’est pas le fruit du hasard : c’est le résultat d’une longue histoire, de mon histoire familiale et personnelle.

Car la sexualité se bâtit tout au long de notre développement. Elle se construit dans le contexte familial. La sexualité adulte, qu’on le veuille ou non, est étroitement liée à celle de notre famille.
Elle se transmet d’abord par des injonctions ou des croyances du type : « Une femme qui se respecte ne couche pas », « Un homme, ça court forcément ». Ces croyances sont la quintessence de notre histoire familiale, de l’impact que la sexualité a eu sur les générations précédentes et sur leur vie. Certaines sont conscientes, d’autres ne le sont pas. Mais, toutes nous ont été transmises avant même que nous ayons été en âge de vivre des relations sexuelles. Elles font partie de notre héritage familial et agissent comme des directives inconscientes de notre future vie sexuelle adulte.

La sexualité se construit également par des empreintes, par des expériences, faites tout au long de notre développement. Ces informations ont été engrangées dans nos cellules et constituent notre mémoire corporelle. La manière dont nous avons été conçu, les neuf mois passés dans l’intimité du ventre de notre mère, le plaisir qu’elle a eu à nous nourrir et à nous porter, le respect qu’elle nous a témoigné en nous éduquant à la propreté…, constituent des expériences qui laissent des traces, avec lesquelles nous avons construit notre capacité à partager du plaisir, à nous abandonner, à donner et à recevoir. Des qualités indispensables pour une sexualité ultérieure épanouie.

Primordiale est aussi la manière dont j’ai été accueilli(e) dans la découverte de mon propre sexe, lors de la prise de conscience d’être une fille ou bien un garçon et du fait que cela n’est pas tout à fait la même chose. Est-ce que mes parents ont pu accueillir ma curiosité et mon innocence ? Ou bien, est-ce que j’ai appris très tôt que « ça » est tabou, sale, dérangeant ? À cet âge, vers 4-5 ans, se construit la capacité à lier son cœur à son sexe, c’est-à-dire le pouvoir, plus tard, de vivre son énergie sexuelle de façon épanouissante dans une relation affective. Si les parents ont une réaction négative, ou ne serait-ce qu’évitante, vis-à-vis du sexe de leur enfant, celui-ci l’interprète comme si son énergie vitale, qui n’est rien d’autre que l’énergie sexuelle, n’était pas la bienvenue.

Attention, l’énergie « sexuelle » infantile n’a rien à voir avec l’énergie sexuelle adulte. L’énergie sexuelle infantile ne cherche pas d’acte sexuel génital avec l’autre, elle est tournée vers soi. Elle est l’expression du désir et du besoin de découvrir sa propre identité sexuée.

Vient ensuite l’adolescence, au cours de laquelle nous testons notre pouvoir de séduction, nous cherchons notre orientation sexuelle, nous construisons notre identité sexuelle. La façon dont les parents sont capables de voir et de valoriser la jeune femme ou le jeune homme dans son potentiel sexuel est primordiale pour sa sérénité dans la rencontre de l’autre. Une fille se présente aux hommes comme elle a été vue par son père. Un garçon va aborder les femmes au travers de l’autorisation que sa mère lui a donné de vivre son potentiel masculin. Il est de première importance, à ce stade, que le parent puisse rester à sa place de parent tout en reconnaissant le potentiel sexuel de son enfant. Ce que l’adolescent ne trouve pas dans le regard bienveillant et auto-régulé de son parent, il le cherchera auprès de ses pairs, dans ses relations amoureuses, sans jamais totalement le trouver.

La sexualité, avant d’être destinée à être partagée avec un autre, est d’abord une histoire personnelle. La capacité de nous épanouir sexuellement nous appartient entièrement. Elle nous parle beaucoup plus de nous-même que de l’amant(e) avec qui nous la partageons, celui (celle)-ci n’étant finalement, surtout, que le miroir de nos empreintes…
Dans le chaudron de notre intimité sexuelle vont se révéler nos susceptibilités, nos manques, nos failles. Il ne dépend que de nous, et de nous seul(e) de nous autoriser à les surmonter.

Alors, après avoir illustré la relation que chacun a à soi-même, que devient la sexualité à deux ?
Dans la vision des médias aujourd’hui,
la sexualité est purement pulsionnelle. Elle se joue sur deux dimensions : charge et décharge, stimulation et satisfaction.
Ceci peut nous convenir pendant un temps, mais deux dimensions, c’est quand même un peu plat. Il manque toujours quelque chose. Nous cherchons donc à démultiplier les expériences et/ou les partenaires, à la recherche de stimulations de plus en plus fortes, mais pas totalement épanouissantes.

La véritable nature de la sexualité est énergétique. Elle se déploie sur 3 dimensions.
Cette troisième dimension est l’expression de notre énergie créatrice dans un dialogue des polarités masculines et féminines. Elle exprime notre capacité à être en relation génitale, dans notre identité sexuée, à un autre, différent de nous. Pour l’atteindre, nous devons abandonner les notions de performance, de clichés, de « ce qu’ont doit être ou obtenir ». Cela nous demande le courage de jouer, d’expérimenter et de trouver sa propre vérité.

Lorsque les partenaires peuvent « se » communiquer, tels qu’ils sont, dans leur désir, dans leur vulnérabilité, tant avec leur corps qu’avec des mots, dans un échange « de donner et de recevoir », la sexualité entre dans sa véritable dimension : créatrice. Elle construit un champ d’énergie qui est plus grand que la somme de celles de chacun des deux amants. Le début d’une quête infinie de sa propre plénitude partagée…

Christina ZELZNER
Psycho-bio-Thérapeute
Grenoble

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